Récit : Soirée Eyes Wide Shut au LuX

Le LuX vibrait ce soir-là d’une énergie énigmatique, un secret susurré dans les cercles les plus confidentiels. Des couples soigneusement choisis avaient reçu l’invitation pour la soirée et une consigne stricte – masques et tenues de soirée exigés. L’élégance était le sésame, mais chacun savait que cette nuit, orchestrée par l’insaisissable Monsieur R., basculerait dans une débauche masquée, où les yeux grands ouverts contempleraient l’interdit.

Derrière une façade aveugle, une porte métallique imposante barrait l’entrée, froide et silencieuse. Les invités, masques vénitiens ou noirs sur le visage, tapèrent le code, leurs doigts gantés ou bagués scintillant sous un réverbère blafard. Un grincement, puis le sas étroit s’ouvrit, révélant des caméras discrètes qui scrutaient chaque arrivée. Un dernier déclic, et ils pénétrèrent dans l’antre du LuX. Le béton brut du sol claqua sous les talons aiguilles et les souliers vernis, amorti par des tapis somptueux jetés çà et là. Les murs noirs, mats comme l’obsidienne, absorbaient la lumière tamisée, tandis qu’une cheminée centrale ronflait, jetant des ombres mouvantes sur les robes de soie fendue et les costumes impeccablement coupés. Une musique hypnotique – violons plaintifs et percussions sourdes – enveloppait l’air, un appel à l’abandon.

Monsieur R., maître des lieux, les accueillit, vêtu d’un costume noir taillé au cordeau, une rose rouge sang piquée à sa boutonnière. Ses yeux balayèrent les masques avec une autorité feutrée. « Bienvenue au LuX, » annonça-t-il, sa voix grave tranchant le brouhaha. « Ce soir, vos désirs se cachent derrière vos masques. Gardez-les ou ôtez-les – ici, l’ombre est votre royaume. » Un sourire fugace glissa sur ses lèvres avant qu’il ne se fonde dans la pénombre, laissant la nuit prendre vie. La première salle baignait dans une ambiance feutrée, presque théâtrale. Les douze couples – silhouettes élégantes en smokings sombres et robes longues – sirotaient des coupes de champagne noir, échangeant regards voilés et murmures complices. Une femme en satin rouge, masque doré sur le visage, laissait son rire perler, tandis que son mari ajustait son loup vénitien. Déjà, l’élégance ployait : une main gantée frôlait une cuisse, un baiser masqué s’échouait dans un cou pâle. La tension montait, lourde, électrique.

Monsieur R. réapparut, guidant les convives vers une salle à deux niveaux, un théâtre conçu pour l’extase et le voyeurisme. En bas, une moquette noire accueillait un espace central encadré de banquettes de satin, cerné de barreaux fixes menant au niveau supérieur, où des ombres masquées patientaient, prêtes à descendre. La lumière tamisée dansait sur les corps, et la musique s’alourdit, les basses vibrant dans les chairs.

Tout débuta avec un couple audacieux. Elle, une brune masquée au chignon sévère, ôta sa robe longue, dévoilant une lingerie de dentelle noire qui tranchait sur sa peau laiteuse. Lui, chemise déboutonnée, l’entraîna au centre, ses mains explorant ses courbes sous les regards avides. Un second couple s’avança – lui enlevant sa cravate, elle en robe fendue s’agenouillant pour l’embrasser avec une lenteur provocante, son masque glissant légèrement.

L’élégance s’effrita, cédant à une luxure déchaînée. Une femme en talons vertigineux, masque intact, s’offrit à deux hommes – l’un la pénétrant par derrière, l’autre s’agenouillant pour dévorer son sexe sous les yeux masqués des voyeurs. Un mari guida sa femme, masquée d’or, vers un inconnu au veston ouvert ; leurs corps fusionnèrent sur une banquette, leurs gémissements noyés dans la musique. Un homme, torse nu sous sa veste, attira deux femmes – l’une le suçant avec avidité, l’autre caressant son torse tandis qu’il gémissait sous leurs doigts experts. Ailleurs, deux femmes masquées, une blonde en porte-jarretelles et une rousse en corset, s’abandonnèrent à un jeu délicat et indécent : leurs lèvres se frôlèrent, leurs mains glissèrent sous la dentelle avec une tendresse provocante, leurs soupirs doux contrastant avec les assauts brutaux alentour.

La salle devint un tableau d’indécence masquée. Une blonde, agenouillée, engloutissait un homme tandis qu’un autre la prenait sauvagement, son sperme giclant sur sa peau luisante alors qu’elle criait sous son masque. Un couple s’adossa aux barreaux – elle soulevée, jambes écartées, pénétrée par son mari tandis qu’un homme seul glissait son sexe près de ses lèvres entrouvertes. Les fluides marquaient les corps : robes relevées, chemises arrachées, sperme dégoulinant sur les cuisses et les torses. Une femme, entourée de silhouettes masquées – deux couples et un solitaire – s’abandonna, prise par tous ses orifices, son masque glissant alors qu’elle hurlait de plaisir sous leurs assauts. Non loin, deux autres femmes, masques à moitié tombés, jouaient entre elles avec une indécence raffinée – l’une léchant les seins de l’autre, leurs doigts s’égarant dans une danse moite et silencieuse.

En haut, derrière les barreaux, quelques silhouettes observaient encore, statues immobiles dans ce chaos charnel. Mais l’appel fut trop fort. La musique rugit dans un crescendo, et l’odeur de sexe, de parfum coûteux et de sueur emplit l’espace. Les corps s’effondraient sur les banquettes, épuisés, dégoulinants, certains encore enlacés dans une ultime étreinte masquée.

Monsieur R. émergea au cœur de cette orgie sophistiquée, un cocktail à la main dont seul V, son barman attitré, avait le secret – un mélange sombre et mystérieux qui semblait absorber la lumière –, son regard sombre détaillant la scène avec une satisfaction muette. « Une Eyes Wide Shut mémorable, » murmura-t-il. Les invités, masques relevés ou abandonnés, échangèrent des regards complices derrière leurs loups froissés, leurs corps marqués par l’extase d’une nuit où l’élégance s’était noyée dans le vice.

Ils quittèrent le LuX au milieu de la nuit, tenues chiffonnées, esprits enivrés. Cette soirée, avait été une célébration masquée du désir, un mystère sensuel transformant un rêve kubrickien en une réalité crue et somptueuse.

Le prochain opus Eyes Wide Shut aura lieu le samedi 26 avril 2025. Oserez-vous ?

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